Chronique du 23 décembre, 2020
Par David Boulet le menu par Julien Roux


Un grand vin de bordeaux Château Latour-
Martillac Pessac-Léognan


C'est mon jour de chance clairement, conserver des vins en cave ça porte ses fruits. Comme vous le savez, Noël approche et je voulais souligner un grand vin de Bordeaux avec mon accord. D'ailleurs, j'avais également l'intention de terminer l'année sur une note Pessac-Léognan.

Évidemment, j'avais déjà sélectionné ce Bordeaux pour le comparer à la deuxième bouteille qui sera probablement meilleure au fil des années. Je suis certain que ce Bordeaux aura une plus grande maturité d'ici 3 ans.

Cette expérience qui s'est développée en moi me donne l'occasion, en deux volets, de déguster ce soir un 2012 et d'ouvrir l'autre bouteille de 2012 d'ici quelques années.

Si je vous dis, tel vin tel vignoble, bon vin beau domaine : une belle philosophie du système viticole, mais ce n'est pas toujours ce bon type de démarche qui termine dans certains domaines viticoles. Il faut déterminer les bons vins sur les bons domaines et les qualifier de bon sens dans l'ordre technique sensorielle.

C'est le cas de ce Pessac-Léognan qui me semble être en phase de vieillissement, mais vous pourriez être surpris du potentiel des vins de Bordeaux : un caractère puissant à tanins velouté. C'est parfois assez étonnant car plus le millésime vieilli plus il reflète la jeunesse et c'est justement le cas du Château Latour-Martillac 2012.

Ce vignoble Latour-Martillac non seulement produit de grands vins mais également des crus classés : parmi ceux-ci nous avons le classement des vins de graves.

Le Château Latour-Martillac est réputé pour son travail à la main et les sols sont travaillés grâce à l'aide de la nature : le cheval. Puisque je suis dans le thème des sols, il est important de se référer aux matériaux sédimentaires dans un terroir car le sol influence majoritairement le vin mais il permet aussi de révolutionner la vigne afin d'avoir un beau raisin en bonne santé. Ce que fait le domaine Martillac avec leurs sols de graves en surface, avec un profil argilo-calcaire, est suffisant pour rendre le merlot si bon et fraichement délicieux.

Je vais vous décortiquer la base de l'accord de ce soir, mais la priorité, c'est l'harmonie. Une belle pièce de viande rouge : un rôti de boeuf au porto saisi au four. J'adore cuisinier ce genre de viande rouge car cela me donne soif...



 

Ce que j'aime dans ce métier, c'est cette opportunité de pouvoir rassembler des saveurs compatibles et les arômes du vin pour qu'ils puissent co-éxister et être dégustés dans l'harmonie. Pour donner un peu plus de saveur à la viande, j'ai choisi comme accompagnement un légume vert comme le brocoli et des pommes de terre en fines rondelles cuites au four, accompagnés d'un coup de pinceau de beurre à l'ail et d'huile d'olive, puis en surface saupoudrés de fromage italien. Un accord bien pensé avec un final harmonieux.



Latour-Martillac 2012




Note de dégustation


Une belle dégustation sur les trois phases sensorielles, la beauté de cette chose c'est, la finesse de ce bon cabernet-sauvignon dominant du côté boisé, et suivant la séduisante longueur du merlot.

Tout ce plaisir de déguster un bon vin de Pessac-Léognan dans la période des fêtes, c'est comme s'offrir un cadeau à nous-même, c'est tout simplement un bonheur.

Pour ce qui est de l'accord met, je tiens à souligner que la mission était de bien savoir marier le tout pour une bouchée parfaite, et cette belle expérience c'est terminé avec succès. Une fin d'année qui se termine sur une soirée gastronomique inoubliable !!

J'ai apprécié clairement cette vibration jeunesse au niveau de l'encépagement des raisins, cette fine souplesse du cabernet-sauvignon, et le merlot qui s'ouvre sur un parfum séduisant. Du coup, je constate que tout reflète sur la robe présentement, sur un rouge foncé à nuance rubis et très brillant et d'une texture dense.

Du coup, l'instinct du premier nez, la délicatesse de ce vin est magnifique, une exemplaire porté sur des notes bordelaises que je reconnais sous le charme des arômes primaires sur les fruits rouges, la mûres et de cassis, sol terreux, boisé, végétal, sur des notes de tabac. Le nez demeure entièrement délicat avec une petite note de vinaigre balsamique.

En bouche, c'est souple, une admirable fraîcheur en bouche, la mâche manque un peu de rondeur, mais du coup les fruits s'ouvrent par l'élégance de cerise et de mûre, également la bouche se départit de note fumée, suivant une grande tramée de tanins veloutés. La finale est entièrement sur le fruit avec une bonne acidité fraiche.



Voilà, je vous dis bonne dégustation et je vous souhaite, paix, bonheur et santé......... on se reverra l'an prochain !